L’art de poser des questions – Titouan MARTEL

Dans la quête d’une réponse pertinente, la qualité de la question posée est cruciale. Albert Einstein détricota cet aspect déclarant :

« Si je disposais d’une heure pour résoudre un problème et que ma vie en dépende, je consacrerais les 55 premières minutes à définir la question appropriée à poser, car une fois cela fait, je pourrais résoudre le problème en moins de cinq minutes. »

Bien que nous aspirions à votre génie à la manière d’Einstein, nous n’espérons nullement que vous rencontriez des circonstances désagréables, voire fatales. C’est dans cette optique qu’Hector vous offre quelques astuces pour maîtriser l’art de poser des questions : « la questiologie ».

En posant des questions efficaces, on ouvre les portes à un éventail d’avantages : l’obtention d’informations précises qui alimentent la prise de décisions éclairées et la compréhension des dynamiques humaines ; l’amélioration de la communication, favorisant un dialogue constructif et fructueux ; la clarification des idées, essentielle pour une compréhension mutuelle sans faille ; la promotion de l’écoute active, renforçant l’engagement et la qualité des échanges ; enfin, la cultivation de l’empathie, permettant une connexion plus profonde en sondant les perspectives et les émotions de l’autre.

Mais alors, on fait comment pour poser une bonne question ?

A un stade embryonnaire de votre démarche il est primordial de vous questionner sur le questionnement :

1. Nature de la question : Qu’est-ce qu’une question ? Quelles est sa structure ?

Les questions sont les piliers de la communication humaine, sollicitant des informations, des clarifications ou des réflexions. Leur structure, souvent implicite, suit un schéma établi avec un interrogatif, un verbe et parfois un complément. Par exemple, « Quelle est sa structure ? » introduit le sujet, l’action, et le contexte. Cette disposition précise favorise des échanges clairs et fluides, essentiels à une communication efficace. Comprendre cette structure nous permet de saisir l’essence même de nos interactions avec autrui.

Une fois cette première brique posée il est crucial que vous réfléchissiez au résultat visé :

2. Fonction de la question : Pourquoi poser cette question ? Quel est le but et l’objectif ? Quelle est sa cible ?

En cherchant à comprendre pourquoi nous posons une question donnée, nous nous interrogeons sur notre intention sous-jacente. Est-ce pour obtenir des informations précises, pour encourager la réflexion chez un public particulier, ou pour évaluer les connaissances et les opinions de notre interlocuteur ? Cette introspection nous permet de clarifier nos motivations et de mieux articuler nos objectifs dans nos échanges avec les autres. Ensuite, en examinant la question de la cible, nous identifions à qui elle est destinée. Est-ce une question pour un expert dans un domaine spécifique, un public général, ou peut-être pour susciter une réflexion personnelle ? Comprendre la cible de la question nous aide à adapter notre langage, notre ton et notre contenu pour maximiser son impact et sa pertinence

Pour rendre tangible votre objectif il est important de l’ancrer dans la réalité :

3. Contexte : Où se déroule la conversation ? Dans quel cadre se trouve mon interlocuteur ? Quel est son état émotionnel ?

Dans la pratique du questionnement, chaque interrogation est profondément ancrée dans un contexte particulier. Que ce soit un environnement bruyant et stressant, un cadre professionnel formel ou une atmosphère plus détendue, chaque paramètre environnemental, social et émotionnel peut colorer la manière dont la question est reçue et comprise par son destinataire.

Il est maintenant temps de vous équiper adéquatement pour parvenir aux résultats escomptés :

4. Type de la question : Quel type de question est le plus adapté pour atteindre mon objectif ?

On recense 5 grands types de questions dont l’emploi dépendra de l’objectif recherché, du contexte et du moment. Les questions ouvertes, telles que « Quels sont vos points de vue sur ce sujet ? », privilégient la liberté d’expression, permettant une exploration approfondie et diversifiée des perspectives. Dans les situations nécessitant des réponses précises, comme « Avez-vous terminé ce rapport ? », les questions fermées apportent clarté et efficacité. Les questions partielles, comme « Pouvez-vous développer davantage sur cet aspect ? », offrent un équilibre subtil entre guidage et liberté d’expression, facilitant des échanges constructifs. Les questions relais, telles que « Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ? », encouragent l’approfondissement des sujets en incitant à fournir des détails supplémentaires. Quant aux questions miroirs, comme « Comment vous sentez-vous à ce sujet ? », elles stimulent une introspection plus profonde en reflétant les propos de l’interlocuteur de manière interrogative, favorisant ainsi une exploration plus approfondie des idées et des émotions.

La combinaison de ces principes cardinaux représente la clé pour formuler des questions pertinentes. Une bonne question est claire, fluide et précise, viser un objectif clé et s’adapter à son interlocuteur pour être bien comprise, tout en prenant en compte le contexte et en s’ajustant dans sa forme.

Une question bien conçue pousse l’interlocuteur à fournir les informations recherchées, à mieux définir ses besoins, voire à réfléchir sur la question soulevée.

Force est de constater que poser la bonne question est synonyme de progression.