Le « Prix Interne Carbone » (PIC) au service du concept de durabilité à l’échelle ? – Clara Lamache

La notion de Plan de transition est devenue un indispensable dans l’établissement et la publication des plans stratégiques et engagements de toutes les organisations. Cette mutation des modèles d’affaires vers la neutralité carbone apparait prépondérante au regard de la densification du panorama réglementaire, des attentes des parties prenantes (investisseurs, clients, agences de notation, etc.) ou encore des collaborateurs.

Dans le secteur financier, le devoir de vigilance, la taxonomie, la SFDR ou encore la CSRD mettent en avant l’enjeu du fléchage des flux financiers vers la transition écologique. Ainsi, ces établissements font face à plusieurs rôles  :

  • Allouer des capitaux aux entreprises qui affichent de bonnes performances en matière de durabilité ;
  • Soutenir la transition des entreprises en retard ou des secteurs pour lesquels il est plus difficile de réduire les émissions rapidement et qui demeurent essentiels pour le fonctionnement et le développement des économies
  • Désinvestir les activités les plus émettrices de gaz à effet de serre

Les établissements financiers sont facilitateurs de cette mutation de l’économie en créant le lien entre le concept de «  durabilité  » et celui de «  finance durable  ». Ces évolutions sont alors marqueurs de changements profonds au sein de ces établissements. Si les risques portés ne sont plus que réputationnels, nous constatons donc que le carbone est devenu une ressource rare pour les banques et doit être piloté comme tel.

Et voilà un article qui tombe à PIC !

La mise en œuvre d’une approche de type «  Prix Interne du Carbone » constitue un levier fort d’alignement des métiers avec les plans stratégiques et la réglementation en «  facturant », au même titre que la liquidité ou le RWA l’empreinte carbone des activités bancaires (sous-jacent financé, investissements).

L’implémentation de cette approche va permettre à la fois de  :

  • Anticiper la volatilité des prix du marché, la gestion du risque climatique (physique et de transition) et les coûts réglementaires liés au climat
  • Contribuer à l’atteinte des objectifs de décarbonation par le financement des projets dits « durables », bas-carbones et le désinvestissement de secteur à forte émission.
  • Encourager le changement de comportements en interne vers des solutions bas-carbone et faciliter l’amélioration de l’efficacité énergétique de l’entreprise

Le Prix Interne Carbone est ainsi un excellent outil pour faciliter la prise de décision en appréhendant la durabilité des investissements et les risques climatiques et environnementaux associés. Néanmoins, il ne peut suffire à une totale mutation vers la neutralité carbone et doit être accompagné d’un certain nombre de mesures afin d’intégrer la durabilité à l’échelle, par notamment :

  • Une structuration et une consolidation d’un cadre ESG  par l’établissement d’une gouvernance intégrant l’ESG au plus haut niveau  ;
  • Un changement de paradigme quant à la manière d’évaluer les risques et opportunités du marché  ;
  • Un challenge opérationnel de transformation de l’architecture financière et des infrastructures des banques pour intégrer les critères extra-financiers  ;
  • Un enjeu de récolte des données et de fiabilité de ces dernières qui répondent aux enjeux réglementaires et aux ambitions en termes de développement durables.

Et dans le cadre de votre entreprise, comment œuvrez-vous pour  :

  • Aligner les exigences réglementaires, les engagements de votre établissement et le pilotage stratégique et opérationnel,
  • Evaluer les modalités à appliquer pour mesurer,
  • Accompagner et embarquer vos équipes dans ces transformations  ?